Pour fonctionner, l’intelligence collective requiert néanmoins un certain nombre de prérequis :
- Le groupe doit présenter une certaine diversité d’opinions
- Ses membres doivent émettre des jugements indépendants
- Le tout doit être regroupé au sein d’un système d’agrégation objectif afin qu’en ressorte la décision « supercollective »
Si ces conditions préalables venaient à manquer, l’intelligence collective recherchée risquerait de se transformer en conformisme !
Le concept est en réalité très ancien puisque dans l’Antiquité déjà, Aristote évoquait dans son ouvrage « La Politique » que ‘la majorité, dont chaque membre pris à part n’est pas un homme remarquable, est cependant au-dessus des hommes supérieurs’. Diverses formalisations théoriques ont été apportées au fil des années : par Nicolas de Condorcet au 18ème siècle via son « Théorème du Jury » ou plus récemment, par l’américain Scott Page et son « Théorème de la Diversité ». Néanmoins, c’est dans ses applications empiriques que le phénomène d’intelligence collective est généralement le plus frappant.
A titre d’illustration, de nombreuses expériences visant à réaliser des estimations (poids d’un animal ; quantité de confiseries dans un bocal…) ont été menées ces dernières décennies – notamment par le financier Michael Mauboussin ou l’économiste Jack Treynor – et systématiquement, l’appréciation moyenne du groupe surpassait largement l’estimation individuelle.